Les personnes qui ont organisé les incidents aux abords de
la synagogue rue de la roquette à Paris dimanche 13 juillet 2014, les
fanatiques manipulés qui sévissent en Irak et ailleurs contre les Chrétiens et
qui se réclament de l'Islam, ou ceux qui terrorisent et massacrent les civils à
Gaza et en Israël, font le jeu calculé des extrémismes qui conduisent le
monde à la énième catastrophe.
La violence ne peut pas être une réponse à la
violence. Cibler des Juifs, des Chrétiens, des Musulmans, ou tout simplement un
être humain, C'est inacceptable. C'est insupportable. Le contexte international
actuel ne rappelle que trop celui qui précède les grandes catastrophes humaines.
On ne peut s'empêcher de penser évidemment ici à la politique extrémiste des
nazis et ses tragiques conséquences.
Beaucoup de nos amis de confession juive, chrétienne,
musulmane, ou simplement des êtres humains, sont contre la violence, contre ce
qui se passe à Gaza, en Israël, en Irak, en Syrie, et la liste s'allonge
tragiquement tous les jours. Ils le disent au risque de leur vie. Considérer
tous les Juifs comme des ennemis, comme ceux qui considèrent que tous les
Musulmans sont des terroristes, est un raccourci planifié qui mène à la peur, à
la haine, à la guerre. Il faut distinguer les Juifs, les Chrétiens, les
Musulmans et les êtres humains, des extrémistes de tous bords qui les
instrumentalisent et qui se nourrissent de cette instrumentalisation.
Nous condamnons les incidents aux abords de la synagogue de
Paris, tout comme nous condamnons les bombes qui pleuvent sur Gaza et les
roquettes qui tombent en Israël. Nous condamnons les exactions contre les
Chrétiens en Irak et ailleurs. Nous dénonçons la violence d'où qu'elle vienne
tout en précisant que dans l'histoire de la colonisation, la résistance à
l'occupant est une valeur célébrée et décorée. Nous fêtons bien le "14
juillet", le 8 mai et le triste centenaire de la Guerre 14-18 chez nous :
ce sont aussi des résistants qui ont contribué à libérer la Nation et la France
des nazis. Pour l'occupant les résistants étaient toujours des terroristes.
Nous partageons la douleur des victimes juives, chrétiennes
et musulmanes et de leurs familles partout où elles sont la cible de la haine,
de la violence et du crime déguisé. Nous partageons la douleur de toutes les
victimes du fanatisme.
Nous réitérons, et en cela on peut paraître naïf on le sait,
l'appel lancé plusieurs fois par les nombreuses personnes qui croient encore en
la vie et à la paix, aux décideurs pour revenir à la raison. Il y a
suffisamment de place dans le monde pour vivre en paix. Il faudrait plutôt
s'atteler à régler les véritables dangers qui guettent notre planète : le
stress hydrique, l'insécurité alimentaire et le terrorisme nourri par le
fanatisme et l'injustice.
Faire la guerre pour dominer et asservir est d'un autre âge
: celui de l'ignorance, de l'inconscience. Nous sommes des êtres de poussière
et poussière nous redeviendrons. La violence n'est pas une solution. Le
fanatisme est entrain de scier la branche sur laquelle l'humanité est assise.
Il entraîne celle-ci vers une 3ème catastrophe qui, vu l'important arsenal de
destruction dont il dispose, pourrait être la dernière. Il est encore temps de
retrouver la raison et vivre en paix le temps de notre court passage sur terre.
Assez de malheur ! Assez de souffrance ! Assez de morts !
Les scènes de carnage qui endeuillent les consciences vives
partout dans le monde et les nombreuses familles juives , chrétiennes et
musulmanes sont insupportables.
A Gaza des êtres humains innocents sont parqués dans une
gigantesque prison à ciel ouvert, subissant la misère d’un long siège et les
violences des bombes et des roquettes à intervalles réguliers. En ce mois béni
de Ramadan 1435, ce sont en réalité, ainsi que toutes les victimes de la folie
sanguinaire du fanatisme en Israël et ailleurs sur terre, les véritables héros
tragiques de cette monstrueuse comédie mondialisée.
Damilaville écrivait déjà au XVIIIe siècle : " La
guerre est un fruit de la dépravation des hommes; c'est une maladie convulsive
et violente du corps politique; il n'est en santé, c'est-à-dire dans son état
naturel, que lorsqu'il jouit de la paix".
Si les médias continuent de mentir aux peuples, si les
politiques persistent à ne pas voir plus loin que le bout de leur petite
personne, si l'on continue à entretenir ce cycle de violence, on aura alors
entériné pour longtemps encore les valeurs inhumaines qui ont révolté tant de
générations de penseurs : le fanatisme, l'intolérance, le racisme, la haine,
l'injustice, le crime impuni.
Si les décideurs ne retrouvent pas rapidement leur raison et leur humanité,
il n'y aura bientôt plus personne pour croire aux valeurs universelles de
justice, de liberté et d'égalité. L'humanité sombrera dans la folie collective.
Ce sera donc un monde, s'il en reste quelque chose, pire que
celui que l'ONU a fait mine de combattre jusqu'à présent, que nous léguerons
aux générations futures.
Sans le retour à la raison rapidement, le pire est à venir.
On aura alors assassiné en l'homme son humanité.
Par Abdellatif Chamsdine
Paris, le 14/07/2014.
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