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Fatima et Chocolat

Le cinéma français vient de renouer une nouvelle fois avec la qualité de l’engagement en l’espace de quelques mois. Deux films, Fatima de Philippe Faucon, sorti le 15 octobre 2015, et plus récemment Chocolat de Roschdy Zem, sorti le 3 février 2016. Deux films qui rappellent La Vénus noire de Abdellatif Kechiche datant du 27 octobre 2010.
Des films engagés en ce qu’ils mettent en scène des personnages nouveaux dans le paysage cinématographique français dominé par le médecin, le flic, le soldat, le délinquant ou des thématiques démagogiques de propagande.

Il s’agit ici en effet d’une femme noire exploitée sans vergogne pour le spectacle (La Vénus noire), d’un clown noir doué oublié (Chocolat) et d’une femme de ménage d’origine maghrébine (Fatima).

Ces trois cinéastes français, pour ne citer qu’eux, nous proposent ainsi des films de réflexion nouveaux sur notre société et sur la notion de héros cinématographique, à l’image de l’esthétique réaliste et naturaliste du XIXe siècle qui a notamment révolutionné le roman en « héroïsant » des personnages ordinaires ou même négatifs comme l’a fait Balzac (La Comédie humaine), Zola (Les Rougon-Macquart), Maupassant (Boule de Suif) et bien sûr l’homme-siècle Victor Hugo (Notre-Dame de Paris, et surtout Les Misérables). Plus proche de nous et dans la même fibre on songe, entre autres, évidemment à Didier Daeninckx (Meurtres pour mémoire, Cannibale).

Dans La Vénus noire (dite aussi Vénus Hottentote), Abdellatif Kechiche revient sur l’histoire vraie de Saartjie Baartman, jeune femme noire du Cap (Afrique du sud) qui était exposée dans la foire aux monstres à cause de son corps pour satisfaire la curiosité du public londonien et son voyeurisme.

Chocolat est le film du réalisateur de Mauvaise Foi, Omar m'a tuer et de Bodybuilde. Roschdy Zem, également primé au festival de Cannes pour son rôle dans Indigènes (2006), ne peut faire, jusqu’à présent, que des films engagés pour revisiter notre histoire oubliée et la remettre à la place qu’elle mérite, c’est-à-dire la première. Car en effet, Chocolat, clown noir, est le premier artiste de la scène française. Rochdy Zem met en scène dans son film l’histoire racontée dans le livre de Gérard Noiriel, Chocolat, clown nègre : l'histoire oubliée du premier artiste noir de la scène française, paru en 2012.

Pour Fatima, Philippe Faucon s’est inspiré du livre de Fatima Elayoubi, Prière à la Lune, titre évocateur qui fait penser naturellement à l’article de Voltaire, Prière à Dieu. Le cinéaste donne par son film un visage authentique à ce type de souffrance : une femme de ménage maghrébine qui élève seule ses deux filles à Lyon.

Fatima vient d’obtenir le 26 février 2016 trois césar : meilleur film, meilleure adaptation, meilleur espoir féminin. Certes, loin derrière Indigène qui a été sacré six fois en 2007: meilleur film, meilleur réalisateur (Rachid Bouchareb), meilleure musique, meilleure photographie, meilleurs décors, meilleur son.

Des films qu’on espère donc voir aussi dans des programmations éducatives par les acteurs de l’éducation nationale car ils contribuent efficacement à la conscience citoyenne, au vivre ensemble, et surtout ils font partie de l’histoire de notre famille humaine.

Ces cinéastes français, à l’image de leurs prédécesseurs en littérature, mais aussi en peinture, et dans d’autres formes d’expression artistiques, honorent les valeurs de la République et restent fort heureusement, dans le paysage obscurantiste dans lequel notre famille humaine est traînée, des bougies nécessaires pour rallumer, s’ils venaient à s’éteindre sous les tempêtes de la haine et l’intolérance, les lustres de notre France des Lumières. J'allais dire notre Terre des Lumières.

Ces femmes et ces hommes sont les Immortels du peuple.

Abdellatif Chamsdine
Paris, 27 février 2016













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