"Colloque organisé par le Musée berbère du Jardin Majorelle
(Marrakech) et l'Institut du Monde Arabe.
Les Amazirs du Maroc ont très tôt connu le
chemin de l’émigration vers l’Europe, surtout la France. Organisée et massive
dès 1945, cette émigration prend un essor considérable à partir des années
1960, au lendemain de l’Indépendance du Maroc en 1956.
Les premières générations d'émigrés font l'expérience du
déracinement et leur présence en France est assimilée à un véritable exil,
empreint d'une souffrance qu'atténue relativement l'espoir du retour. Mais ce
dernier va se déliter, notamment après le regroupement familial décidé en
France dans les années 1970. Dès lors, les descendants des immigrés font leur
vie dans leur nouveau pays d'accueil. Même s'ils sont élevés dans les valeurs
de la première génération, ils s'affranchissent lentement mais sûrement de sa
tutelle culturelle et subissent plus profondément l'influence des valeurs
contemporaines.
Une autre émigration berbère entreprend parallèlement,
d'appauvrir les communautés de montagne : l'émigration des communautés berbères
de confession juive qui, à partir des années 1950-1960, désertent les petites
villes et les villages pour Israël, l'Europe et l'Amérique.
De même, la langue berbère avec ses trois variantes majeures
(tachelhit, tamazight et tarafit) subit de pein fouet les effets de
l'immigration. Dévalorisée dans le pays d'origine, non reconnue dans le pays
d'accueil, elle recule et s'appauvrit. S'il y eut parmi les premiers émigrés
d'excellents poètes ou conteurs, maîtrisant une langue apprise au bled, à la
troisième et quatrième générations, la langue s'est quasiment perdue faute de
mesures juridiques et de relais institutionnels.
Ces questions occuperont une place centrale dans ce
colloque, qui constitue le troisième volet des rencontres organisées par le
Musée berbère du Jardin Majorelle."
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