Nous avons posé la question à un spécialiste de l’Islam qui a attesté prendre ses responsabilités devant ALLAH. Voici en substance le récapitulatif de sa réponse :
Il y a deux options :
1. Le candidat supporte l’effort : le jeûne n’altère pas ses capacités intellectuelles, à savoir son aptitude à la concentration pour comprendre les questions, les textes et la restitution des savoirs et savoirs faire attendus. Il n'a aucune raison de rompre son jeûne.
2. Le candidat ressent les effets du jeûne (faim, soif, étourdissement … ) de façon à troubler ses facultés mentales et donc sa concentration. Dans ce cas, le spécialiste est formel : il faut rompre le jeûne et rattraper après les examens.
Le spécialiste s’appuie bien sûr sur le verset 185 de Sourat AL Baqara (La Vache) : « Si vous êtes malade ou pendant un voyage, vous êtes dispensés de jeûne. ALLAH vous veut du bien et non du mal », «فمن كان منكم مريضا اوعلى سفر فعدة من ايام أخر يريد الله بكم اليسرولا يريد بكم العسر », et sur les nombreux commentaires contextuels d’explication et d’interprétation de la Sourate, repris auprès des compagnons plus ou moins proches du Prophète Mohamed, paix et prière à son âme.
La situation est ici très précise : la maladie ou le voyage. Cependant cela ne doit pas neutraliser la raison essentielle de l'autorisation de rompre le jeûne, à savoir, la souffrance qui peut conduire au malaise, l'évanouissement, ou même à plus grave, la mort.
La lecture radicale d'un tel verset est en effet à l'origine de nombreux drames dans la communauté des fidèles, dont certains sont morts d'épuisement, de soif ou succombant à des malaises. ALLAH a interdit très clairement une telle lecture : " يريد الله بكم اليسرولا يريد بكم العسر ", " ALLAH vous veut du bien et non du mal ".
A l'époque du Prophète, paix et prière à son âme, on ne passait pas l'examen du baccalauréat assis pendant 4 heures, ou encore l'agrégation (7 heures). Qu'aurait dit le Prophète, paix et prière à son âme, à ces candidats qui dépensent une quantité considérable d'énergie psychique, dont certains, plus endurants, s'en sortent tout de même mieux que d'autres, plus fragiles ? Les aurait-il laissés souffrir jusqu'au malaise ?
La maladie et le voyage, au même titre qu'un examen de grande endurance, ou des contextes similaires, sont des exemples de situation dans lesquelles la souffrance qui conduit au danger pour la santé, ou la vie, ne doit pas être tolérée.
La situation est ici très précise : la maladie ou le voyage. Cependant cela ne doit pas neutraliser la raison essentielle de l'autorisation de rompre le jeûne, à savoir, la souffrance qui peut conduire au malaise, l'évanouissement, ou même à plus grave, la mort.
La lecture radicale d'un tel verset est en effet à l'origine de nombreux drames dans la communauté des fidèles, dont certains sont morts d'épuisement, de soif ou succombant à des malaises. ALLAH a interdit très clairement une telle lecture : " يريد الله بكم اليسرولا يريد بكم العسر ", " ALLAH vous veut du bien et non du mal ".
A l'époque du Prophète, paix et prière à son âme, on ne passait pas l'examen du baccalauréat assis pendant 4 heures, ou encore l'agrégation (7 heures). Qu'aurait dit le Prophète, paix et prière à son âme, à ces candidats qui dépensent une quantité considérable d'énergie psychique, dont certains, plus endurants, s'en sortent tout de même mieux que d'autres, plus fragiles ? Les aurait-il laissés souffrir jusqu'au malaise ?
La maladie et le voyage, au même titre qu'un examen de grande endurance, ou des contextes similaires, sont des exemples de situation dans lesquelles la souffrance qui conduit au danger pour la santé, ou la vie, ne doit pas être tolérée.
Jaber, un des commentateurs précise : « si le jeûne devient dangereux pour la santé, il faut le rompre » :
« وقيل : إن شق الصيام فالإفطار أفضل لحديث جابر : أن رسول الله صلى الله عليه وسلم رأى رجلا قد ظلل عليه ، فقال : " ما هذا ؟ " قالوا : صائم ، فقال : " ليس من البر الصيام في السفر ".
Certes, le contexte est encore ici celui du voyage, mais l’autorisation du Prophète Mohamed, paix et prière à son âme, de rompre est consécutive au danger pour le jeûneur. C’est donc le malaise, le mal, le danger encouru qui sont pris en compte, quel que soit le contexte, précisent les commentateurs et notre spécialiste interrogé.
Les rapporteurs ont également entendu le Prophète, paix et prière à son âme, répéter deux fois que « le meilleur dans votre religion est ce qui vous permet d’être au mieux » :
حدثنا أبو سلمة الخزاعي ، حدثنا ابن هلال ، عن حميد بن هلال العدوي ، عن أبي قتادة ، عن الأعرابي الذي سمع النبي صلى الله عليه وسلم يقول : " إن خير دينكم أيسره ، إن خير دينكم أيسره " .
Enfin, nous retrouvons la même interprétation chez le célèbre Ibn Achour : « ALLAH vous a autorisé de rompre le jeûne en cas de danger pour votre santé ». Le commentateur a mis en évidence le danger, « المشقة », au-delà du contexte, ici la maladie :
قال ابن عاشور:
قوله تعالى: {يُرِيدُ الله بِكُمُ اليسر وَلاَ يُرِيدُ بِكُمُ العسر} استئناف بياني كالعلة لقوله: {ومن كان مريضًا} إلخ. بيَّن به حكمة الرخصة أي شرع لكم القضاءَ لأنه يريد بكم اليسر عند المشقة.
Ainsi, si le voyage ou la maladie sont les contextes précis de l’autorisation de la rupture, il n’en demeure pas moins que ce qui est fondamentalement préservé dans ces contextes c’est la santé du jeûneur. Les contextes changent avec le changement d'époque. Ce qui demeure c'est la raison d'être de l'autorisation : préserver la santé et la vie du jeûneur.
Les verset 286 de Sourate Al Baqara : " ALLAH ne vous demande pas plus que vous ne pouvez" *
لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا ﴾ البقرة : 286 ﴿ ), et 78 de Sourate Al Hajj, "Le Pèlerinage" * ALLAH ne cherche pas à vous compliquer votre religion * وَمَا جَعَلَ عَلَيْكُمْ فِي الدِّينِ مِنْ حَرَجٍ﴾ الحج 78 ﴿ confirment cette préoccupation divine de ménager sa créature. Les conseils du Prophète lui même, paix et prière à son âme, vont dans le même sens : " Facilitez, ne compliquez pas ",
Les verset 286 de Sourate Al Baqara : " ALLAH ne vous demande pas plus que vous ne pouvez" *
لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا ﴾ البقرة : 286 ﴿ ), et 78 de Sourate Al Hajj, "Le Pèlerinage" * ALLAH ne cherche pas à vous compliquer votre religion * وَمَا جَعَلَ عَلَيْكُمْ فِي الدِّينِ مِنْ حَرَجٍ﴾ الحج 78 ﴿ confirment cette préoccupation divine de ménager sa créature. Les conseils du Prophète lui même, paix et prière à son âme, vont dans le même sens : " Facilitez, ne compliquez pas ",
(وقوله صلى الله عليه وسلم: يسروا ولا تعسروا)
Il est donc raisonnable, par-delà les contextes, dans le cas qui nous préoccupe, l’examen du baccalauréat, de retenir l’essence de l’autorisation, à savoir le fait de permettre au jeûneur d’être au mieux dans sa religion, sans porter atteinte ni à sa religion (rattraper les jours non jeûnés), ni à ses facultés fondamentales, ni à sa santé, ni à sa vie.
Abdellatif CHAMSDINE
Paris, 17 juin 2015
NB.
Traductions Abdellatif CHAMSDINE
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